Biographie
Sonny Greenwich

image de Sonny Greenwich avec sa guitareSonny Greenwich est une légende dans les milieux du jazz. C'est un artiste exigeant, totalement consacré à son art et qui ne compromet jamais ses standards. Innovateur, il a créé son propre style distinctif pour la guitare, un style qui a fait école à la fois dans le monde du jazz et dans celui de la musique rock. Des groupes rock comme Pink Floyd et Genesis ont subi, jusqu'à un certain niveau, son influence.

Né à Hamilton en Ontario, Greenwich a vécu à Toronto jusqu'à la fin des années soixante. Il réside à Montréal de façon permanente depuis 1974.

Les médias décrivent souvent Greenwich comme un musicien doué d'une maîtrise absolue. L'amalgame de puissance et de sérénité qu'il inssufle à sa musique confère une clarté et une beauté uniques à chaque note qu'il produit. L'auditoire demeure souvent envoûté dans un silence inspiré. Mais au bout du compte, c'est aux sensations de sollicitude et d'ouverture qui se dégagent de sa musique que les gens s'identifient totalement. Son réseau d'adeptes a des ramifications jusque dans les pays de l'ex URSS.

Guitariste de jazz de renommée mondiale, il s'est produit dans de nombreuses grandes villes du Canada et des États-Unis, incluant un concert au Carnegie Hall et des prestations avec certains des plus grands noms du jazz comme Miles Davis, Charles Lloyd, Wayne Shorter, Pharoah Sanders, McCoy Tyner, Chick Corea, John Handy et Sun-Ra.

Après que Wayne Shorter est quitté Miles Davis, Sonny Greenwnich fut le premier choix comme guitariste de Shorter de son groupe, qui, devenu le New York Art Quartet, se composera également de Ron Carter à la contrebasse et de Joe Chambers ou Billy Hart à la batterie.

Le New Grove Dictionary of Jazz (New York 1988) affirme que « ...certains critiques le considèrent (Greenwich) comme le plus important jazzman canadien ». Il a le privilège d'être le seul canadien représenté dans le livre de photographie de jazz de Francis Wolff, The Blue Note Years, 1995, qui présente des artistes de jazz légendaires de l'étiquette Blue Note. Greenwich est également décrit comme l'un des « Dix meilleurs musiciens de jazz canadiens de tous les temps» dans le Canadian Book of Lists (1979). « La musique de Sonny comporte une émotion et une sincérité profondes ... et je le considère doué d'une forme de talent très rare », écrit Barney Kessel dans son livre The History of the Guitar in Jazz (1983). Sa présence marquée dans le monde de la musique s'exprime par des mentions substantielles dans une multitude d'ouvrages spécialisés portant sur le jazz incluant -- le Canadian Encyclopedia; Jazz in Canada: Fourteen Lives, Mark Miller (1982); Who's Who of Jazz in Montreal, John Gilmore (1989); Jazz Lives: 100 Portraits in Jazz, de Gene Lees, avec photos de John Reeves (1992), ainsi qu'une multitude d'articles dans des magazines et des chroniques spécialisées.

C'est vers le début des années soixante que le style jazzistique de Greenwich a d'abord attiré l'attention alors qu' Horace Silver et Lee Morgan, indépendamment l'un de l'autre, mentionnaient tous deux son nom à Alfred Lion de Blue Note Records. En 1965, on le retrouve au Village Vanguard de New York avec le saxophoniste Charles Lloyd. Sa réputation commence alors à se répandre et John Handy l'invite à se joindre à sa formation ou il demeurera de décembre 1966 jusqu'à mars 1967, se produisant à Seattle, San Francisco et New York. Leur concert du 15 janvier 1967 au Carnegie Hall a fait l'object d'un album, Spirituals to Swing, produit par Columbia. La même année, toujours à New York, Greenwich participait avec Lee Morgan à un enregistrement du saxophoniste Hank Mobley, intitulé Third Season, sous étiquette Blue Note. Il s'apprêtait également à enregistrer pour Orrin Keepnews de Milestone lorsque des problèmes avec sa «carte verte» (le permis de travail américain) l'obligèrent à revenir au Canada.

En 1968, Greenwich dirige au Village Vanguard de New York, son propre quatuor incluant le pianiste Teddy Saunders, le bassiste Jimmy Garrison et le batteur Jack DeJohnette. En décembre 1969, il joue avec Miles Davis, Wayne Shorter, Chick Corea, David Holland et Tony Williams à la Colonial Tavern de Toronto. L'année suivante il se produit en première partie de Miles Davis au Massey Hall. Cette même année, il enregistre son premier album, The Old Man and The Child, avec la CBC.

En 1974, toujours pour la CBC, il produit son deuxième album, Sun Song', avec son quintette formé de Don Thompson, Richard Homme, Terry Clarke et Clayton Johnson. Puis en 1978, cette fois pour PM Records, il enregistre EVOL-UTION, Love's Reverse, au Yellowfingers de Toronto, accompagné de Don Thompson, Gene Perla et Claude Ranger.

De 1983 à 1988, avec un quatuor incluant Fred Henke, Ron Séguin et Andre White, Greenwich s'est produit dans les Festivals de Jazz et de nombreux clubs à Toronto, Montréal, Ottawa et New York, tout en enregistrant deux albums sous étiquette Justin Time. Le premier, Bird of Paradise, 1987 et le deuxième, Live at Sweet Basil, 1988, enrégistré lors d'un spectacle donné au Greenwich Village Jazz Festival de New York. Live at Sweet Basil était en nomination pour un FÉLIX, à Montréal en 1989, dans la catégorie « Disque de Jazz de l'Année ».

En juin 1989, Greenwich partageait la scène avec Margie Gillis, incontestablement l'une des meilleures danseuses solo canadiennes, en tant qu'artistes-étoiles d'un concert-bénéfice au profit du Réseau Enfants Retour et Créations Etc., à Montréal. Chacun d'entre eux offrit d'abord une présentation autonome avec, en finale, une création conjointe sur une musique composée et arrangée par Greenwich.

Pour décrire ses sources d'influence et son approche initiale de la musique, Greenwich explique: « Tout a commencé avec Sonny Rollins. Sa façon de jouer le sax ténor. Quand j'ai entendu le son ample et puissant qu'il produisait, je me suis dit que c'est cela que je voulais recréer avec une guitare; ce son là, cette même sensation! Je suis ensuite passé à Miles Davis et John Coltrane et ils m'ont poussé à jouer mon instrument comme un cuivre plutôt que comme une guitare. ...A cette époque, ma recherche portait toujours sur le style. Un peu avant l'âge de vingt ans, j'avais lu des citations de Charlie Parker qui affirmait écouter principalement de la musique classique - ce qui m'a incité à en faire autant. Et c'est ce que je fais encore aujourd'hui. ...Dans mon jeu, la structure des solos était fondée sur une interprétation des travaux du peintre cubiste Paul Klee dans lesquels je voyais le manche de la guitare et les touches sous forme de diagrammes, alors que les aspects relatifs aux accords s'inspiraient des musiques de Ravel, Debussy, Hindemith, Red Garland et Bill Evans. Je m'intéressais aussi au timbre et au contrôle de la voix humaine et j'écoutais attentivement Maria Callas, par exemple, tout en étudiant la structure même du son. »

« Je puise dans une gamme de styles très étendue, en partant des ballades jusqu'aux pièces free les plus enflammées, » affirme Greenwich en parlant de sa musique. « C'est comme un océan, les deux éléments sont essentiels, la tempête et l'accalmie paisible qui lui succède. Chacune aide l'autre à s'exprimer. C'est une musique fondée sur une base spirituelle, une musique qui vise à ce que les gens se sentent bien. Je ne prêche rien, mais j'essaie plutôt d'exprimer la beauté telle que je la ressens afin que quelqu'un d'autre puisse la ressentir à son tour. Ma musique cherche, en quelque sorte, à élever les gens. »

image de Sonny Greenwich avec sa guitareDepuis 1991 jusqu'à aujourd'hui, Greenwich a résolu de consacrer plus de temps à la composition. Dans cette optique, il a rassemblé un quintette et un sextuor avec tormpette et saxophone ainsi qu'une formation de neuf musiciens incluant trombonne et percussions pour des productions de CBC Jazzbeat. L'ensemble de cette production, que Greenwich qualifie lui-même d'incursion dans le « mainstream », a été diffusé en 1993 sur un CD intitulé Standard Idioms et mis en nomination en 1994 pour un Prix JUNO et FÉLIX dans la catégorie « Meilleur Album de Jazz Mainstream ».

En 1993, il participait au Toronto Jazz Festival avec Kenny Wheeler, ainsi qu'au Festival de Jazz de Montréal à la tête de son propre groupe de neuf musiciens.

La fin de 1993 a donné lieu à un autre changement de style pour Greenwich, qui a formé le SONNY GREENWICH UNIVERSAL LANGUAGE BAND une création qu'il définit comme des ENVOLÉES CÉLESTES SUR DES RYTHMES TERRIENS. Greenwich prévoit que l'évolution de cette formation passera par des changements de musiciens et d'instrumentation et il compte l'utiliser comme une fondation de laquelle émergeront des projets musicaux de styles variés.

En 1995, Sonny Greenwich a repris sa place sur la scène publique comme il ne l'avait pas fait depuis le début des années soixante-dix. Il a donné des concerts, notamment à Montréal, Toronto, Ottawa, Hamilton et dans les Maritimes. Il a enregistré un premier disque intitulé « Welcome: Mother Earth », une co-création avec son fils (guitariste du groupe funk-rock Bootsauce) Sonny Greenwich Jr.; en second lieu, on le retrouve comme artiste invité avec Jane Bunnett et Alain Caron lors d'une session d'enregistrement du pianiste cubain Hilario Duran; troisièmement, il a enregistré un album à titre de leader sous étiquete Kleo. Enfin, un documentaire intitulé « It Ain't All Jazz » consacre une part importante à sa carrière unique. Réalisé par Sussex Productions, ce document sera diffusé par Bravo et CFCF en 1996.

En 1996, Greenwich a formé, au sein du même ensemble, un plus petit groupe nommé « Concepts » (une extension du Universal Language Band) qui adopte une approche plus « libre » des standards, des compositions ou des solos ...Similaire, sans y être directement reliée -- à celle qu'avait choisie Miles dans les années 1970 avec Wayne, Herbie, Ron, etc.; chaque musicien y est libre de suivre son popre concept de ce qui anime la forme musicale de la pièce. Plus près de l'improvisation collective. La composition « Free Form » qui figure sur le nouveau CD « Spirit in the Air » illustre bien cette approche.

En 1997, l'un de ses disques - Spirit in the Air - c'est encore une fois retrouvé en nomination pour un Juno. Il travaille présentement à plusieurs projets d'enregistrements qui devraient être lancés au cour de l'été et de l'automne 1997.

En 2000, Sackville Records produisait « Days Gone By » presentant Greenwich et Ed Bickert à la guitare, avec Don Thompson à la base et Terry Clarke aux tambours.

image de Sonny Greenwich au micro,  dans un club, avec sa guitareEn 2001, Cornerstone Records enregistre un disque avec Greenwich entitutlé « Fragments of a Memory » offrant beaucoup de nouvelles compositions. Durant cette periode il a souvent performé dans de clubs à Toronto et Montréal tout en continuant et d'évoluer en tant que compositeur ajoutant beaucoup de nouvelles compositions à son repertoire.

En 2003, CBC Records produisait un disque de Greenwich en collaboration avec la pianiste de jazz Marilyn Lerner, intitulé « Special Angel », ce disque comportait 5 nouvelles compositions de Greenwich.

Tout au long de 2003, Greenwich a donné des concert à Toronto avec sa bande et a aussi partagé la scéne avec Marilyn Lerner.

En novembre 2005, Sonny Greenwich est devenu membre de l'ordre du Canada pour son exceptionnelle contribution au Canada et aux Canadiens dans la catégorie performance « Art et Musique ».

Cette année, Greenwich a déjà donné des concerts avec sa bande au club Upstairs de Montréal, et avec le quintet de Sonny Greenwich et Marilyn Lerner au Glenn Gould Studio de Toronto. Aussi, Greenwich a participé en invité au disque de son ancien vocaliste, Ernie Nelson, intitulé « Just for the Beauty » produit par Kleo Records.

De nouveaux concerts auront lieu bientôt en duo avec Marilyn Lerner à la bibliothèque d'Ottawa et au festival de jazz de Montréal cet été.

Sonny a été honoré en tant que lauréat 2021 du Canadian Jazz Master Award, qui est décerné chaque année sous les auspices du Oscar Peterson International Jazz Festival.

Aujourd'hui, il existe des millions de références sur Sonny et sa musique sur Google.